jeudi 24 avril 2014

Pompistes inutiles et indispensables

D’où vient encore cette exception réunionnaise qui consiste à conserver nos pompistes alors qu’en métropole ils ont disparu depuis bien longtemps ? Ce sont des emplois indispensables, d’abord pour ceux qui les occupent car l’emploi justifie le revenu et ensuite pour nos élus qui n’ont qu’une idée en tête : créer de l’emploi.

Et pourtant, si nous décidions de supprimer ces pompistes, de les renvoyer chez eux, mais tout en conservant leur rémunération, est-ce que le carburant ne serait plus disponible ? Est-ce que les stations feraient faillite ? Non, la seule différence, ce serait que les ex-pompistes deviendraient des retraités avant l’heure. Payés à rester chez eux sans contrepartie.

Prenons un autre exemple. Dans une entreprise, suite à une concertation entre tous les salariés, une nouvelle organisation est mise en place, qui permet de se séparer d’un employé, tout en conservant la même production. Pourquoi ne pas renvoyer cet employé tout en maintenant son salaire ? Est-ce que l’entreprise fera faillite ? Non.

Nos gouvernements successifs se sont attachés à compliquer les systèmes administratifs, législatifs et fiscaux, dans l’objectif de créer des emplois inutiles : contrôleurs administratifs, conseillers fiscaux, experts financiers, avocats d’affaires, intermédiaires et commerciaux en tous genres. En avons-nous réellement besoin ? La suppression de ces emplois est à envisager.

La question qui se pose, c’est à qui doivent revenir les gains de productivité ? A un patron, à un salarié, à tous ?

Répartir les gains de productivité entre tous, dans un souci de justice, cela s’appelle le revenu de base. Ne laissons pas les profits réalisés grâce à l’invention et l’organisation humaine partir dans les mains de quelques-uns. Exigeons que l’efficience de la société profite à tous.

C’est ce couplage obligatoire de l’activité et du revenu qui nous mène dans le mur. Ce n’est pas tant d’emploi dont nous avons besoin, c’est avant tout de revenu. Supprimons tous ces emplois inutiles et conservons les rémunérations.

Courrier des lecteurs paru dans LE QUOTIDIEN de la Réunion.

http://www.lequotidien.re/opinion/le-courrier-des-lecteurs/245978-pompistes-inutiles-et-indispensables.html

Radio Plus FM

Jean Pascal JEHAN nous a invité dans son émission INFOS CITE diffusé sur la radio locale PLUS FM.

Ketty Lisador et moi y sommes allés pour parler du revenu de base.

A réécouter
https://www.youtube.com/watch?v=kufmieAqdkw&feature=youtu.be

Le site de Jean Pascal JEHAN
http://www.art-mania.re/article/55/343/infos-cites.htm

Radio PLUS FM
http://www.plusfmreunion.com/podcasts/infos-cites.html?mp3t=1&fid=12

lundi 2 décembre 2013

Ciné débat

« Tu gagneras ton pain à la sueur de ton front », « sans travail, pas de revenu »

Telle est la logique judéo-chrétienne qui hante nos consciences.

Nous restons prisonniers de ce postulat dans un monde en pleine mutation, face à de nombreux défis économiques, écologiques et sociaux. Si longtemps ce lien entre activité et rémunération a paru soutenable, ce n’est plus le cas aujourd’hui.

A travers la diffusion du film « une impulsion culturelle » (version courte 45 min), les promoteurs de revenu de base à la Réunion entendent faire avancer l’idée qu’un revenu minimum inconditionnel est préférable et surtout réalisable.

Un débat avec le public après la projection permettra d’aller plus loin, pour évoquer les pays qui le mettent en place, les modèles de financements proposés par les économistes et prix Nobel, les partis politiques qui le proposent en France et dans le monde.

Les valeurs de partage, de dignité, de fraternité, prennent tout leur sens lorsque l’on accepte de donner à tous de quoi manger, s’habiller et un toit pour dormir.

Sans croissance, le plein emploi reste une chimère. Nous ne pouvons plus continuer à culpabiliser ceux qui n’ont pas les armes pour se battre dans cette société de compétition à outrance.

Une société de coopération peut naître si chacun a de quoi satisfaire ses besoins de base. Avec un revenu de base, chacun a le choix d’apporter à la société selon sa volonté, que ce soit bénévolement ou contre rémunération à travers un emploi.

La définition officielle du Mouvement Français pour un Revenu de Base est très largement partagée : Le revenu de base est un droit inaliénable, inconditionnel, cumulable avec d’autres revenus, distribué par une communauté politique à tous ses membres, de la naissance à la mort, sur base individuelle, sans contrôle des ressources ni exigence de contrepartie, dont le montant et le financement sont ajustés démocratiquement.

Cafeco 192- Ciné débat : réflexion autour du film "Le revenu de base, une impulsion culturelle"
Animation par Loïc Damey et Ketty Lisador
http://aid97400.lautre.net/spip.php?article1290



lundi 3 juin 2013

Trocopoly


Monopoly sans banque


Jouer au Monopoly sans banque, c’est possible ! Vous savez, au début de ce jeu, il faut distribuer aux joueurs une certaine somme d’argent, qui vient de la banque. Et souvent, tous les joueurs se trouvent à court de liquidité et s’accordent pour en réclamer plus encore. Voici la solution pour se passer de monnaie bancaire.

Le principe repose sur un mécanisme de créances entre les joueurs. Plutôt que de devoir passer par un tiers de confiance pour garantir un paiement, autant se restreindre aux seuls réels acteurs de l’économie, les individus. Ainsi, ce sont les joueurs eux mêmes qui se font crédit, en gageant ce qu’il possède déjà.

Lorsqu’un joueur hypothèque une propriété, il émet une créance pour la même somme, qu’il peut donner à un autre joueur. En faisant cela, le joueur fragmente son capital en petites unités et peut le transmettre selon ses besoins pour procéder à des échanges justes.
  
Cette variante est avant tout pédagogique. Elle permet de montrer que jouer au Monopoly en système ouvert, avec une banque, n’est pas obligatoire. Les changements ne dénaturent pas l’essence du jeu, c’est à dire de ruiner tous les autres joueurs. Ainsi, il est possible de jouer en système fermé, uniquement entre les joueurs, sans apport d’une valeur monétaire externe.

lundi 11 mars 2013

Refondre les aides pour soulager la Caf


Nous sommes consternés de voir ce système de minima sociaux qui atteint ses limites, avec l’exemple de la CAF de La Réunion obligée de fermer l’accueil au public pour rattraper le retard dans le traitement des dossiers. Notre monde part à la dérive, avec les conséquences les plus terribles pour les classes sociales les plus défavorisées. Pendant que certains apprennent la vie dans les livres, d’autres l’expérimentent dans la réalité la plus dure qui soit.

Le monde a changé. Comme dans tous les pays développés, de multiples aides et assurances se sont mises en place au fil du temps (retraite, chômage, minimum vieillesse, CMU, AAH, ASS, API, etc.). La liste est longue, pour finalement aboutir à une prestation monétaire pour tous. Des calculs de droits en fonction des revenus, des indexations en fonction des parts fiscales, des contrôles de déclarations, des sanctions sont appliqués qui ont certainement eu leur utilité par le passé, lors de la montée en charge progressive du système global de solidarité. Son obsolescence apparaît maintenant au grand jour.

Puisqu’il n’est plus tolérable aujourd’hui de laisser quelqu’un au bord du chemin, sans ressource, alors passons le cap et acceptons de fournir une prestation monétaire inconditionnelle à tous.

vendredi 28 décembre 2012

Le financement du revenu de base


A l’heure de l’austérité, de la dictature des marchés et du déni de démocratie, la question du revenu de base est plus que jamais d’actualité. Les divergences entre les choix des dirigeants et la volonté de la population apparaissent au grand jour. L’information circule, le plébiscite en faveur du revenu de base prend de l’ampleur, un revenu minimum d’un montant fixe, illimité dans le temps et cumulable sans dégressivité.
Les sondages sont là pour nous le confirmer. Selon une étude de l’Ifop d’avril 2012 pour le mouvement Colibris, 60 % des sympathisants de gauche y sont favorables. Plus récemment, suite à des articles parus dans les média belges Le Soir et La Dernière heure, ce dernier a réalisé un sondage auprès de 5 000 internautes. Le résultat indique qu’une majorité est pour la mise en place d’une telle mesure. Cela conforte les expériences de vulgarisation menées par les promoteurs du revenu de base, lorsque les gens sont informés, rares sont ceux qui n’adhèrent pas.
Le principal argument qui vient à l’esprit du candide, c’est celui du financement. Une réaction naturelle qui démontre que le principe n’a pas été compris et cette remarque s’applique en premier lieu à nos représentants politiques. Le revenu de base ne se finance pas, il se substitue au système de redistribution actuel. C’est une rationalisation et une fusion de l’existant.

lundi 17 décembre 2012

Un juste retour sur investissement

Quelle ironie ! Nous travaillons dans l’objectif de nous libérer des contraintes matérielles, grâce à la mécanisation, à l’informatisation, à l’organisation, et nous y parvenons si bien que nous devrions crier victoire. Et pourtant, la réalité est toute autre. Notre seule récompense pour être parvenu à stabiliser la production économique tout en réduisant le travail nécessaire, c’est l’exclusion, les licenciements et le chômage.

Disons le clairement, nous avons réussi notre mission, nous demandons notre juste récompense. Cette richesse n’a pas disparu, elle ne s’est pas volatilisée, elle a simplement été redistribuée entre les travailleurs résiduels et les actionnaires. C’est une erreur d’aiguillage. Rétablissons le mérite de chacun et attribuons aux parias de l’économie cette légitime rémunération.

Pas une allocation chômage octroyée sous conditions et menace de radiation, mais un revenu inaliénable. Pas un RSA dégressif qui incite au travail au noir, mais un revenu cumulable avec le salaire. Pas un système de contrôle des individus, complexe et inutile, mais une rationalisation et simplification des mécanismes de redistribution. Un même montant pour tous, sans condition, de la naissance à la mort.

Que le bon sens reprenne ses droits, que les promesses soient tenues. Réclamons ce revenu de base maintenant. Ce n’est que justice. Cette idée de revenu de base, portée par plusieurs prix Nobel, avance à grand pas dans les esprits. Plus de détails sur le site http://revenudebase.info

Courrier des lecteurs paru dans Témoignages, puis le lendemain dans le Quotidien, sous un autre titre.

http://www.temoignages.re/un-juste-retour-sur-investissement,61508.html
http://www.lequotidien.re/opinion/le-courrier-des-lecteurs/212391-revenu-de-base-ce-que-nous-voulons.html